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L’ECOLE D’ESPAGNOL AU GUATE

Lorsqu’on se renseigne sur le Guatémala,on tombe forcément sur des informations concernant les classes d’espagnol à Antiguà Guatémala, à Quetzalténango ou encore sur les bords du lacs Atitlàn. Mon séjour au Mexique m’a conforté dans cette décision de prendre des cours pour avoir des échanges plus riches avec la population. Et puis ça fait plus de 20 ans que je n’ai pas pratiqué un mot de cette langue. « L’espagnol se perd, mais ne s’oublie pas ». C’est vrai, mais une fois perdu, on a parfois l’impression de savoir, alors qu’on ne sait plus ! Donc retour sur les bancs de l’école !

J’ai fait le choix de San Pedro de la Laguna pour plusieurs raisons :

  • Le site : cette petite ville est super jolie. Nichée au pied du volcan San Pedro, sur les bords du lac Atitlàn, elle offre de multiples possibilités de ballades
  • L’authenticité : ici la langue maya est encore bien présente avec le Tz’utuhil. Cette langue est pratiquée au quotidien par les différentes générations, parfois mélangée à l’espagnol. Elle est parlée seulement dans une vingtaine de communes autour du lac. Ici, les femmes portent la tenue traditionnelle, avec la faja (ceinture (richement tissée, parfois perlée ou brodée) caractéristique des bords du lac Atitlàn
  • Le prix : l’apprentissage de l’espagnol au Guatémala est vraiment bon marché, encore plus à San Pedro de la Laguna.

 

LE CHOIX DE L’ECOLE

Dès mon arrivée à San Pedro, j’ai fait le tour des écoles. J’avais déjà obtenu quelques informations en amont. A l’hôtel, les propriétaires m’ont directement orienté vers MAYAB SCHOOL. En plus de la notoriété de l’école, Ana et Mario, les propriétaires, travaillent avec elle en étant Famille d’accueil ! C’est drôle, c’est le seul directeur d’école d’espagnol qui m’a fait une présentation précise de son école avec une proposition tarifaire en amont. Je décide donc d’aller visiter MAYAB, et d’autres ensuite. Toutes les écoles proposent des cours sans ou avec hébergement (en famille, ou dans d’autres logements). La plupart des étudiants vont en famille car l’immersion accélère bien sûr l’apprentissage.

  • Mayab School : d’emblée, le directeur Juàn PUAC a été très avenant, me décrivant précisément les priorités de son école, les activités proposées. Ca me plait bien. Ici, il y a un réel suivi des professeurs par Juàn avec une pédagogie non figée. Les professeurs sont qualifiés. Les cours se basent sur la grammaire bien sûr, mais aussi sur l’expression orale. Je remarque vite également que les activités proposées s’articulent souvent autour de la culture locale. OK, le site n’a pas vu sur le lac mais le jardin reste bien sympa. Autour de 150 € la semaine, logement en famille d’accueil en chambre individuelle, 6 x 3 repas durant la semaine (Possibilité de cours en famille, enfin bref, c’est un peu à la carte…)
  • San Pedro Spanish School : les propriétaires de l’hôtel m’en ont parlé. Cette école a une excellent réputation ici. Le cadre pour étudier est magnifique dans un jardin très bien entretenu, avec vue sur le lac. Les activités proposées sont nombreuses. Le prix est également plus élevé : vers 200 euros
  • La Cooperativa: également bien connue, le site est également bien tenu. Lorsque je suis arrivé sur place, on m’a remis un book, à lire. La présentation de l’école a été pour le moins succinte. N’ayant pas eu l’impression de susciter un quelconque intérêt, si ce n’est celui du porte-monnaie, j’ai vite rebroussé chemin. Prix aux alentours de 170 – 200 €
  • Casa Rosario : situé également au bord du lac, l’école est plus « roots ». Lors de la présentation, on m’a davantage parlé des activités que des cours. Pour autant, les retours sont bons… Dans les 150 € la semaine
  • Il en existe encore d’autres que je n’ai pas visitées !

Mon choix s’est vite porté sur Mayab (meilleur compromis qualité de l’enseignement/ Activité/Prix). Compte tenu de la saison base, j’ai obtenu un prix encore plus intéressant que je ne dévoilerai pas ici, par respect pour Juan et son équipe. je n’ai clairement pas été déçu.

MON EXPERIENCE A MAYAB

A peine choisi, déjà démarrée. Le lundi midi, je suis allé voir Juàn pour lui faire part de mon souhait de travailler avec MAYAB, le lundi à 14H00, je démarre mes cours avec Conchita. Juàn me propose de rester avec la famille qui tient l’hôtel. Au-dessus de leur maison, ils viennent d’aménager des chambres toutes neuves. Je serai le premier occupant, avec ma salle de bain privé pendant 15 jours !

La salle de cours est comment dire… atypique. Je suis sous une petite cabane, avec Conchita, à étudier 4 heures par jour. Lors de la pause, c’est très simple et sans chichis : un café !

La philosophie de l’école est très simple : l’étudiant avant tout. Si le prof ne convient pas, possibilité de changer, si la famille d’accueil ne convient pas, idem… Nous avons ensuite fait un point rapide avec Conchita sur mes objectifs, sur mon niveau. Très rapidement, elle se rend compte que je sais plein de choses mais qu’il faudra remettre de l’ordre. L’objectif en deux semaines… et bien c’est de remettre un peu d’ordre afin que je parle plutôt que de baragouiner.

Il y a beaucoup de grammaire, et c’est normal car la langue l’exige. Mais très souvent, nous nous évadons sur différents sujets. Je crois qu’on a parlé de tout ! De la musique locale, des langues et de leur apprentissage en famille ou à l’école, de la comadrona (sage-femme) qui, ici ne fait pas d’étude car elle a « le » don, … bref de tout ce que vous voulez ! Ca reste néanmoins très structuré avec des exercices, des petits travaux à réaliser éventuellement à la maison. Si on veut un minimum de progression ces derniers sont nécessaires.

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Je ne sais pas comment fonctionnent les autres écoles, mais ici à MAYAB, vous avez la possibilité de profiter d’une ouverture extérieure. Pour ma part, j’ai fait part de mon intérêt pour la culture du café. Le directeur m’a organisé une visite dans une organisation de producteur de café, avec visite des plantations, des expérimentations en cours. Le cours en « salle », s’est donc transformé en cours « sur le terrain ». J’ai également pu participer à la fête de l’école de sa fille, dans le cadre de la fête nationale. Ces échanges culturels favorisent l’envie d’en apprendre encore plus, j’en suis persuadé.

Deux activités sont proposées chaque semaine. Durant mon passage, nous avons vu un documentaire sur l’histoire du Guaté depuis les années 50 (super intéressant, et ça alimente la leçon du lendemain), une conférence sur les costumes et cultures Maya avec Francisco, le père de Juàn. Le sujet et le conférencier étaient passionnant. Francisco est très reconnu localement pour ses connaissances. Tous les profs participaient à la conférence et apprenaient visiblement beaucoup de choses. J’ai moins accroché aux cours de Salsa et à la partie de pêche sur le lac (c’est aussi un peu à cause des moustiques), mais il en faut pour tous les goûts. La semaine prochaine, il y a cuisine Maya je crois…

Honnêtement, j’ai hésité à continuer une semaine de plus ! C’est un rapport imbattable, avec des compétences, des moments de partage. La vie en famille locale a été très riche d’échanges, de jeux (voir la rubrique SAN PEDRO, dans Guatémala…) J’ai vécu une super expérience ici, à MAYAB, à San Pedro, dans la famille de Anà et Mario !

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CAFE ATITLAN : EL CAFE TRAVAILDOUR

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Allez, je me laisse aller dans un petit article agro-philosophique … C’est aussi ça le voyage et la découverte ! Dans le cadre des cours d’espagnol, les professeurs de l’école nous demandent nos centres d’intérêt et potentiellement nous organisent des plans autour de ça, généralement en groupe. Et bien pour moi, ils me l’ont organisé spécialement ! J’ai eu le droit à une visite d’une organisation de producteurs de cafés sur les flancs du volcan de San Pedro !

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Pour la vue, ça donne à peu-près ça ! Vue des plantations sur le lac Atitlàn

A la place de mon cours d’espagnol quotidien dans le jardin, aujourd’hui c’était « pratique »… hay que hablar ! hay que hablar ! Entonces, voy a hablar con el director de la organizacion de los productores de café ! Dès 9 heures, je retrouve donc ma prof Conchita. Après quelques minutes de marche le long du lac Atitlàn, nous voilà à FEDEPMA ou Federacion de Pueblos Maya, accueilli par le directeur Manuel.

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Cette organisation a différents rôles : elle regroupe des producteurs de café conventionnels ou bio et assure le  processus de l’après-récolte de café, jusqu’à la commercialisation à un intermédiaire, ce dernier assurant la partie exportation. Elle assure également des expérimentations agronomiques (fertilisation notamment). Enfin, comme pour le café, elle coordonne des producteurs de miel locaux et enfin a une mission de vulgarisation agricole auprès des femmes (nos GVA de l’époque), avec notamment la valorisation du travail au travers l’artisanat. Aujourd’hui, la visite était ciblée sur le thème du café.

Ne croyez pas que j’y sois allé les mains dans les poches. Hier soir, j’ai travaillé mon vocabulaire et mes questions, lu des articles en espagnol sur la production du café… après le cours d’anglais que j’ai assuré auprès des enfants de la famille. Bref, prêt pour apprendre un maximum de choses.

Ici, soyons clair… l’intégralité de la production est réalisée à la main. Il n’y a pas de mécanisation. Seule la partie « après récolte » est mécanisée… mais à minimum. Et ce n’est pas simple sur les pentes d’un volcan, avec des inclinaisons importantes favorisant l’érosion lors des périodes de pluies (comme maintenant)…et avec des moyens, avouons-le, très limités. Je ne dispose au final que de maigres éléments de compréhension, ne maîtrisant pas le positionnement du Guatémala à échelle mondiale. Je sais simplement qu’il se situe vers le dixième rang mondial pour le café (très bien placé vu la taille du pays), qu’il essaie de se positionner sur le marché « Commerce équitable » (mais pas si simple car le travail des enfants existe réellement, et que dire lorsque l’éducation n’est pas obligatoire, que le travail « en famille » fait partie des habitudes locales). Vivre du café dans un contexte de mondialisation n’est pas simple. Les guatémaltèques se contentent de peu, il est vrai. Sur les bords du lac Atitlàn, on va dire que la vue rend l’effort supportable !

Il y a sur le site des expérimentations menées en Agriculture Organique (terme international, que je préfère à notre terme bioloqique) avec des systèmes pertinents d’un point de vu agronomique. Des expérimentations sont menées en permaculture : des porcs sont élevés en enclos, avec des poules à proximité, sous les plantations de café et de bananes. Le tout est cohérent… les poulets ou les porcelets bouffent les dernières pousses de café, assurant directement une partie de la taille… le fumier de porc est remué, piétiné par les poules… puis remis sur les plans de café…

Bref, un petit écosystème. Ca tient la route sauf deux trucs qui me chiffonnent :

  • La durabilité ! Le système est sans aucun doute durable, d’un point de vue agronomique et environnemental. D’un point de vue humain… j’ai des doutes. Sans une contribution de toute la famille (y compris des enfants), ou alors sans des employés payés une misère, le système peut à mon sens difficilement tenir… Toute la nourriture pour les porcs est montée à dos d’hommes (pas un chemin pour un quad ! en même temps, il n’y a aucun véhicule motorisé…). Le maïs (deux récoltes par an) est également récolté intégralement à la main ! Les sacs de récolte de café sont descendus là aussi sur le dos. Et pour faciliter le travail, toute la famille y contribue y compris les petites mains, au premier degré. Ramené à notre SMIC horaire, le café guatémaltèque « Equitable » devrait être payé à prix d’or ! Vu le temps passé pour l’élevage, le cochon devrait être payé à un prix très élevé.
  • L’investissement : il n’y en a juste pas. Pas de mécanisation, le processus de séchage et de conditionnement du café est assuré par des machines relativement vieilles, nécessitant beaucoup de main d’œuvre manuel. Pourquoi ? Production trop à risque ? Retour sur investissement trop aléatoire ? Curieux vu le poids du café dans le PIB du Guatémala… J’ai cette curieuse impression d’une production figée dans le temps.

Vu le poids du travail, les productions agricoles du Guatémala devraient être payées à prix d’or. Il est bien évident que la population locale n’en a pas les moyens. Et nous ? Choisissons-nous notre café en fonction de l’altitude à laquelle il  a été récolté, ou en fonction des conditions de travail des producteurs ? Bien sûr que non, au mieux on se réfugie derrière une étiquette Equitable, qui ne dit pas tout ce qu’elle devrait : d’après ce que j’ai compris, cette appellation profite beaucoup à des intermédiaires qui la maîtrisent très bien, bien moins aux producteurs.

 

bac à lombrics
Les bacs à lombrics qui assurent la dégradation des restes de café, le produit issu est ré-utilisé ensuite pour la fertilisation des sols

En tous cas, j’ai pu discuter de beaucoup de sujets, j’ai vu plein de techniques intéressantes (production de fertilisants bio avec les lombrics, permaculture…). Nous pouvons nous inspirer de beaucoup de choses, mais je pense que l’humain est dans cette chaîne très probablement le laisser pour compte.

J’ai hâte de connaître de prochains pays, de réaliser de nouvelles visites, qui me permettront, je l’espère, d’enrichir cette réflexion. En tout cas, un grand merci à Mayab School pour l’organisation de cette formidable visite, merci à Manuel et à toute son équipe qui font un super boulot, en faisant avancer les choses, avec les moyens dont ils disposent.

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SAN PEDRO DE LA LAGUNA

Depuis la frontière Mexico-Guatémaltèque, après mon grand tour en Chicken-bus, après la traversée du Lac Atitlàn depuis Panajachel en lancha, me voici à San Pedro de la Laguna, au pieds du volcan San Pedro, tout au bord du lac. C’est ma première étape Guatématèque, j’y suis resté deux semaines. J’aurais pu y rester encore plus longtemps !

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De Panajachel, vue sur le lac Atitlàn et ses volcans dont le San Pedro à droite

San Pedro est une petite ville bien calme lorsque j’y étais (saison basse, saison des pluies). C’est connu pour le cadre assez exceptionnel et paisible à la fois, ainsi que pour ses écoles d’espagnol (une dizaine au total). J’en ai moi-même choisi une (Ecole Mayab, voir article dans Expériences) dans laquelle je suis resté deux semaine, et bien entendu en parallèle dans une famille locale. A la maison,  l’espagnol est mélangé au Tz’utujil  (langue maya parlée dans une vingtaine de communes) dans la même conversation comme le breton chez les mémés. J’ai pu vivre 15 jours dans la famille de Mario et Anà, avec les deux enfants Juàn José et Marià Alejandra.

LA VIE EN FAMILLE GUATEMALTEQUE

Ici, la plupart des gens prépare leurs maisons à un étage supplémentaire. Il y a donc des tiges de fer partout sur les toits. Mario, lui, a déjà fait ses étages, preuve que ses affaires doivent se porter correctement. Au-dessus du petit magasin de bières Coronà, qui fait également laverie et cyber café, il a construit un petit hôtel, le Don Chema (nom de son grand-père), et au dernier étage un bar avec deux amis. Dans la vie, il est animateur sportif pour la ville auprès des écoles. L’école se déroulant de 7h15 à 12h30, il assure des animations sportives avec les enfants l’après midi. Evidemment, j’ai été embauché à deux reprises pour jouer au foot. Anà, quand à elle, s’occupe de la maison, de l’hôtel, de la laverie (qui se fait au lavoir), et fait un peu de couture.

Les enfants sont un peu comme chez nous. Marià-Alenjandra voudrait être princesse et trouver un prince pêté de tunes pour que sa maman ne travaille plus, mais si ça ne marche pas, elle fera docteur. Son frère Juàn-José veut quand à lui être footballeur pro au Barça. Comme il n’a pas de plan B, je lui ai dit qu’au pire il pouvait venir jouer au FC Lorient. Les gars jouent donc au foot, les filles aussi (très tôt, elles s’occupent des taches ménagères). Marià fait du basket. Comme un footballeur pro  doit parler anglais et qu’une princesse peut potentiellement rencontré un prince anglophone, on a fait des cours d’anglais (ne pas confondre chicken et kitchen !). Ici, pas de consoles de jeu vidéo. Juàn José va dans une école privé, une personne d’Alaska paye un truc du genre 100 € par mois. Marià est dans une école publique, mais bien équipée. Il faut savoir que certaines écoles ne disposent d’aucun ordinateur à ce jour.

C’est drôle de se promener en ville. On entend sans cesse ce bruit « clac-clac-clac ». Ce sont les femmes qui préparent les tortillas. Ils en mangent une quantité ! C’est impressionnant. Je dois avouer avoir eu du mal au départ. Je me suis eu final bien adapter, plus qu’aux frijoles (des haricots ou des fayots si vous préférez) présents à tous les repas y compris au petit déjeuner Le maïs cuisiné sous toutes ses formes (cuit à la vapeur, préparé en pates, sur épis, en soupe), les bananes (version nature, cuites à l’eau, frites…) sont souvent présents au menu, le tout accompagné de café local, pour le coup pas fort du tout !

Ces moments en famille étaient très riches. Nous avons échangé sur plein de sujet : la comadrona qui est la sage-femme locale qui a un don et qui donc ne fait pas d’études, les tremblements de terre (la nuit qui a suivi, tremblement de terre supérieur à 7 sur l’échelle de Richter où j’ai vraiment vu les murs tremblés… ).

De supers moments qui resteront gravés, c’est sûr.  Le dernier soir, la bombarde était de sortie (toute la famille est venu du coup : cousin Brian, cousin Mario…).

Allez, quelques photos des rencontres à San Pedro !

QUE FAIRE A SAN PEDRO ?

Des cours d’espagnol : c’est un vrai business, c’est développé, pro et ça fonctionne. Pour ma part j’y suis resté deux semaines. La progression demande un peu de travail au-delà des 4 heures de cours.

Des activités sur le lac : c’est peu développé. Des agences proposent du canoé à pas cher du tout.

Des randonnées : c’est très populaire avec deux spots essentiels. Le premier est la Nariz del Indio (vous prenez la montagne la mettez à l’envers et ça donne la photo ci-dessous). Beaucoup de gens prennet un tours à 4h du matin, pour aller voir le lever du soleil (guide obligatoire, vers 150 QTZ). La seconde randonnée est l’ascension du volcan (là encore, le guide est quasi obligatoire).  J’en ai fait aucune des deux : saison des pluies et météo trop aléatoire.

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Les villages alentours : San Juàn pour les ateliers de tisseuses, San Marco pour son « industrie touristique » de la relaxation, Santiago pour son marché du jeudi… et plus loin Chichicastenango pour ses marchés, surtout celui du dimanche.


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FRONTIERE MEXIQUE GUATEMALA

FRONTIERE MEXIQUE-GUATE A SAN PEDRO DE LA LAGUNA

On lit de tout sur le passage des frontières en Amérique Centrale. Une chose est sûr me concernant, je me suis embarqué dans le plan le plus galère, mais aussi le plus … typique… dirons-nous.

Etape numéro 1 : le colectivo de Comitàn à la frontière. Ce n’est pas compliqué. Tu t’arrêtes à un endroit, juste avant Comalapa (pour le coup, j’ai toujours des cartes téléchargées en hors connexion. Même quand tu ne comprends rien, tu sais au moins où tu es). Il y a des cabanes où je suppose qu’il faut aller s’enregistrer auprès des autorités mexicaines avant de sortir du territoire, et payer par la même occasion les 350 pesos. Perso, je n’ai rien vu car je me suis fait embarquer vite fait dans le taxi menant au poste frontière guatémaltèque (7 dans le taxi)… Et là, on me demande : « tu vas à Panajachel ? C’est ce bus »… Ouai OK, mais je n’ai toujours vu aucun garde-frontière. On me montre une sorte de bureau, je file mon passeport au gars, il met le tampon sans la moindre question. Je suis officiellement au Guatémala. J’ai juste oublié de dire que les mexicains me croient toujours chez eux… mais ça ce n’est pas grave tant que j’ai le tampon d’entrée au Guaté.

Etape numéro 2 : Là, c’est l’horreur… on te harcèle pour changer ton argent, pour te faire croire que le mini-bus est mieux que celui du voisin… Je ne maîtrise pas le taux de change donc j’ai juste l’impression d’être un pantin à frique qu’on va arnaquer le mieux du monde. J’avais lu un truc disant qu’il ne fallait pas rester sur cette zone et qu’il fallait aller à la sortie du bled pour prendre un chicken bus (ancien bus scolaire américain costumisé, avec un petit nom). Comme j’ai décidé de faire compliqué, c’est parti et me voilà embarqué par le Chicken bus (je suis allé au terminal de bus à pieds alors que normalement on prend un touc-touc car ça monte vraiment !).

Ce n’est pas cher et on comprend pourquoi ! Le chicken bus, c’est un concept guatémaltèque. Il s’arrête partout et à chaque arrêt il devient un magasin ambulant. Tu peux tout acheter du coca, du maïs, des fruits, des pop corns, des barres de céréales…)… ou presque, j’ai même vu des illuminés commençant à parler du Christ, tout ça pour finir par vendre des gélules type Juvamine « buvez du coca, vous ne grossirez pas ! ». Le chicken bus n’a pas d’amortisseurs et vu l’état des routes guatémaltèques, ça fait mal au cul… Le chicken bus peut rouler à l’africaine, porte ouverte avec un ou plusieurs type sur le toit. Enfin le chicken bus peut entasser 80 personnes (sans compter les enfants bien sûr) dans un bus initialement fait pour une quarantaine de personnes. Et bien sûr, dans le chicken bus, la musique est à fond les ballons ! Au début, c’est drôle. Après 6 heures alors qu’on t’avait dit 4 heures et que la nuit tombe et que tu dois changer de Chicken Bus, là c’est moins drôle.

 

Etape 3 : nan, nan, je ne suis pas arrivé. Il reste encore au moins 1H30 avec 3 changements sauf qu’il fait nuit. Des gens autour de moi commence à me regarder « qu’est-ce qu’il fout ici çui-ci !). Je sais, moi aussi je ne veux pas voyager de nuit en Amérique Centrale. Je décide donc de m’arrêter en voyant une pancarte Hôtel. Je suis dans un bled qui s’appelle Cuatro Caminos. C’est un peu le carrefour de tous les bus, des routiers tatoués. Ici, ça gueule dans les rues, c’est un vrai bordel. Les routes sont complètement défoncées. Je fonce à l’hôtel repéré le plus vite possible. C’est assez glauque mais ça fera l’affaire. On me propose la chambre à 3 euros la nuit…  « Euh… vous n’avez pas plus chère ? ». Au final, je me retrouve dans la chambre la mieux de l’hôtel + 1 coca + 1 trucs de nouilles chinoises à passer au micro-onde pour 9 euros. J’aurai dormi quelques heures en ayant l’impression de dormir sur la rue (pas d’isolation phonique). Le lendemain matin, j’ai un peu hâte de partir.

Etape 4 : un premier chicken bus jusqu’à La cuchilla, un deuxième jusqu’à je ne sais plus où (10 minutes), et un troisième jusqu’à Panajachel, sur le bord du Lac Atitlàn. Whouah ! C’est magnifique ce lac bordé de volcans. Je dois dire que le tout s’enchaîne super bien et que les premiers guatémaltèques rencontrés sont super avenants. Tu poses une question, ils répondent et on enchaîne sur une conversation.

Etape 5 : la Lancha, ben oui je suis arrivé du mauvais côté du lac (ça, c’était prévu) car c’est l’itinéraire le plus court. Il faut donc prendre le bateau pour la traversée. 20 minutes après, j’arrive enfin à San Pedro de la Laguna, super petite ville guatémaltèque sur les bords du lac Atitlàn, eu pieds de volcan imposants et élégants… en sommeil

Bilan : j’ai gagné de 8 à 5 euros avec mon transport typique, j’ai vu de beaux paysages, j’ai découvert l’univers Chicken Bus… mais à refaire je prendrais le mini-bus (même si les horaires annoncées sont totalement sous-estimées également… compter deux heures de plus). Ca reste une super expérience !