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LES MARCHES AU GUATE

Lorsque je voyage, les marchés font systématiquement de mon itinéraire. Pourquoi ? Car c’est là où tous les sens se réveillent. Il y a les odeurs, les bruits, les couleurs, les paroles, ça grouille de partout ! C’est aussi un révélateur du niveau de vie d’un pays. Vue l’authenticité locale au quotidien de la région d’Atitlàn, la visite de marché locaux était donc incontournable. J’en ai visité deux : celui de Chichiquastenango, l’incontournable plus grand marché du pays et celui de Santiago Atitlàn, à 20 minutes de bateau d’où je réside.

Santiago Atitlan est la ville principale autour du lac. Il y a même un mini-hôpital ! Le vendredi se tient le grand marché hebdomadaire. Zou… un petit tour en lancha, en me voilà dans les rues de Santiago. Cette petite ville n’a rien d’extraordinaire, si ce n’est d’être situé sur les rives du Lac Atitlan, ce qui est déjà pas mal ! Sur la route du marché, plusieurs vendeurs de souvenirs vous appellent en passant. Allez, un tour dans une boutique et c’est bon ! Ils vendent tous la même chose ! C’est malheureusement trop souvent le cas ici où le savoir-faire artisanal local réel se retrouve de fait dilué dans un tas de souvenir à deux balles.  Le marché de Santiago…C’est le bordel… et c’est ça qui est bon ! Vous trouverez des poules à vendre sous les étals de vêtement, des crevettes au milieu des fruits et légumes. Evidemment, il n’y a pas de chaîne du froid ici. La viande est vendue comme ça, elle aussi potentiellement au milieu des belles ceintures des femmes Tz’utujils et des chaussures en plastiques ou diverses contrefaçons très grossières pour le coup !

 

Le marché de Chichi (dit TchiTchi ou Chichicastenango). C’est à deux heures de bus de San Pedro. Au fond, ce n’est pas très loin… 60 km tout au plus. Tout d’abord, 1H30 de bus dans les montagnes. Là, c’est le pompon ! Ce ne sont pas des nids de poules mais des alternances de routes en terres, bien abîmées par la pluie diluvienne de la veille, des routes goudronnées mais avec des trous de 40 cm de profondeur, ceci dans un bus d’un niveau tout juste supérieur aux Chicken Bus, avec frein à main très aléatoire et sans amortisseurs. J’en reparlerai !

L’arrivée à Chichi est étonnante. Des pick-up remplis d’une vingtaine de personnes arrivent de partout. Vus les tenues vestimentaires variées, les gens viennent parfois de loin. Certains vendeurs arrivent avec leur fourniture sur le dos, à pieds. Sans doute se sont-ils levés au milieu de la nuit. Ca fait un peu penser aux récits de foires bretonnes avant la guerre. Ca grouille de partout, le marché est immense (je m’y suis d’ailleurs perdu, heureusement deux heures avant le départ du bus). Les couleurs ? Tu t’en prends pleins la vue. Les odeurs ? Rien de spécial… ce ne sont pas les épices indiennes ! sauf… sauf en face de l’église au comme à San Juan Chamula, les mythes mayas se mélangent avec les traditions catholiques, ceci au milieu du marché aux fleurs.

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L’encens est vraiment partout, au point qu’il devient difficile de voir claire en rentrant dans l’église. A l’intérieur de l’église, un prêtre officie pour des baptêmes express (1 minutes maxi, et ça ne rigole pas car il y a la queue). Durant mon passage, pas moins de 15 baptêmes ont été célébrés. Bon sinon, on retrouve les mêmes trucs que dans les autres marchés… le coin des cireurs de chaussures, où il y a autant de cirage sur les chaussettes que sur les chaussures (on m’a proposé de cirer mes tongs… mais ça va pas la tête ?). Juste derrière, des vendeurs de jus de fruits frais sont là aussi. C’est super bon. Tu choisis tes fruits ou ton mélange, ils mettent ça dans la machine et hop ! que c’est rafraîchissant ! Un super beau marché… à voir !

Le retour de marché

On m’a souvent raconté que le retour du marché de Pont-Croix était compliqué, la journée avait été longue, on avait retrouvé plein de monde avec qui on avait bu des coups… Bref… Ici, le retour aussi a été long, mais pas pour les mêmes raisons. Le bus a failli prendre feu dans la montagne. Bon, l’avantage, c’est qu’on a accès direct au moteur de l’intérieur du bus. Ce qui fait plein de fumée dans le bus… A un moment donné où on ne dépassait plus la première, que la dame à côté de moi avait son mouchoir sur le nez à cause de la fumée noire à l’extérieur et à l’intérieur du bus, le choix a été fait de s’arrêter. Une calle sur chaque roue (ben oui, le frein à main est sans doute un peu limite…)… La pluie quotidienne se met à tomber, ce sont des trombes qui tombent. Les chauffeurs et leurs potes se marrent bien devant. Nous, on se demande si on ne va pas passer la nuit ici, dans les montagnes parmi les bêtes sauvages. Une heure trente après, nous sommes repartis sous les acclamations générales de la population du bus. Je n’imagine pas ce scénario en France où il y aurait probablement eu la queue au comptoir en rentrant pour se faire rembourser. C’est tout de même quelque chose les transports guatémaltèques !

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