Publié dans Perou

CUSCO ET LA VALLEE SACREE

CUSCO OU CUZCO

Cusco, ce nom raisonne souvent avec Machu Picchu. Mais si je vous dit que Cuzco signifie en Quechua « Le Nombril de la Terre », rien que ça… Ca laisse songeur. J’ai passé 15 jours dans cette région entre trekking, visite de sites archéologiques, visite de la ville et de ses alentours proches.

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La cathédrale de Cusco, de la Plaza de Arma

Cusco aurait été fondé par Manco Capac (premier empereur du Peuple Inca…) et Mama Occlo (déesse de la fertilité). C’est ensuite devenu la capitale de l’Empire Inca qui s’étendait du sud de la Colombie au milieu du Chilie environ. Cette ville a bien entendu fait les frais des conquistadors espagnols. Détruite en partie, elle a été reconstruite sur les ruines de vieux temples ou autres constructions incas. A l’origine, cette ville avait été bâtie sous la forme d’un puma, animal sacré chez les Incas (vous vous rappelez, le Machu Picchu, c’est un condor…).

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Aujourd’hui, forte de l’activité touristique, cette ville est très animée. On y trouve des restaurants en tout genre comme des cuyerias (littéralement des « cochondinderia »). On y trouve des pulls en Alapaga à 300 dollars et d’autres à 20 dollars (c’est évidemment tout sauf de l’alpaga à ce prix). Tous les touristes achètent leur bonnet péruvien et leur pull moche à tête de lama et se retrouvent sur la Plaza de Arma ! Les bâtiments de la ville sont assez étonnants. Très souvent, on retrouve les bases de l’architecture inca avec des fondations en très grosses pierres taillées minutieusement, avec ensuite le reste de la construction en type colonial. Les églises ont été construites sur d’anciens temples. A l’intérieur, les espagnols n’ont pas réussis à supprimer toute culture inca : dans la cathédrale, on y trouve un tableau de la cène avec… un cuye (cochon d’inde rôti) à la place du pain ! Sur d’autres édifices, on peut retrouver trace de condor ou de feuilles de coca.

Parmi les musées de la ville, le musée Inca est pas mal (pour le Pérou), avec des reconstitutions de momies, des crânes originaux déformés (des civilisation pré-incas se faisaient allonger le crâne en guise de distinction). Le musée Historico Regional vaut également le coup d’oeil (il est compris dans le boleto turistico). Le musée d’art moderne ne présente aucun intérêt selon moi. Tout autour de Cusco, plusieurs sites archéologiques sont très intéressants. J’ai fait la visite en prenant un tour à 20 soles, les entrées sur les sites étant elles aussi comprises dans le Boleto turistico (cf. ci-dessous). Bref, il y a moyen de se prendre pour un vrai Quechua en visitant tous ses sites !

Et Cusco, c’est aussi son marché San Pedro. J’ai l’impression qu’il s’y passe toujours quelque chose. Avant le jour de l’an, les vendeurs de slips et strings jaunes se tiraient la bourre (il paraît qu’il faut porter ça pour le passage de la nouvelle année). Le jour de l’Epiphanie, il se vend des poupées et des habits pour poupées. Celles-ci seront ensuite bénies à l’église (une par famille). Et tous les jours, à mon grand plaisir, les vendeurs de jus de fruits frais auront fait mon bonheur ! Je n’ai pas testé les Ceviches servis sur place, doutant un peu de la fraîcheur des poissons. Possibilité de se faire Entrée -Plat-Dessert à moins de deux euros !

Bref, il y a de quoi faire dans cette ville !

 

LA VALLEE SACREE DES INCAS

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A quelques kilomètres de Cusco, la Vallée Sacrée des Incas s’étend sur une quarantaine de kilomètres entre Pisac et Ollantaytambo, le long du fleuve Urubamba. Ca peut être un point d’entrée sympa avant le Machu Picchu. Pour ma part, je l’ai fait après le Machu Picchu. D’Aguas Calientes, j’ai pris le train qui m’a arrêté à Ollantaytambo, ma première étape dans la Vallée Sacrée.

Ollantaytambo : j’ai été reçu dans un nouvel hostel « aux petits oignons ». Et d’ailleurs, je m’y suis senti bien, dans ce petit village. Il y a de l’âme, du charme. Idéal donc pour récupérer du petit pépin gastrique !

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On retrouve encore beaucoup de trace du vieux village inca. Les rues ont conservées leur tracée d’origine : une des rares trace de l’architecture authentique inca.

Sur les deux flancs de montagne, on retrouve des ruines assez impressionnantes. D’un côté, une forteresse s’élève au sommet de plusieurs étages de terrasses. Elle fut le siège de combats acharnés entre Incas et Espagnols, Manco Inca s’y réfugiant pour tenter de fédérer la résistance inca après la chute de Cuzco. Ces constructions avaient donc un intéret militaire mais également religieux avec le Temple du Soleil. Sur l’autre flanc de montagne, le site de Pinkullyuna offre une superbe ballade avec une belle vue sur la ville et sur le site majeur. Ces ruines sont ‘anciens entrepôts agricoles. La vallée sacrée a en effet un potentiel agronomique important ! On le verra avec d’autres lieux encore.

 

Pisac : un de mes coups de coeur de la Vallée Sacrée

Cette ville est à l’opposée d’Ollantaytambo, géographiquement. J’en ai fait ma deuxième étape en prenant un premier colectivo près du marché pour aller vers Urubamba, puis changement de bus pour Pisac. Super facile et très économique (5 soles tout au plus). Outre ses ruines, la ville de Pisac est également connue pour son marché. Comme beaucoup de marché touristiques en Amérique du Sud, on trouve la même chose d’un stand à l’autre et il s’agit souvent d’articles très bas de gamme. Bon, je n’y allais pas pour ça. La montagne qui surplombe le village est recouverte de terrasses et de ruines incas. Personnellement, je reste toujours aussi « scotché » devant ces terrasse, ou l’art d’apprivoiser la montagne pour développer des cultures. Outre cette fonction agricole, Pisac avait aussi très probablement une fonction militaire, au même titre qu’Ollantaytambo.

Autre particularité des lieux : sur la falaise en face du cillage principal, on peut observer des trous. Il s’agt en fait de tombes incas qui ont été pillées. Pour visiter le site, j’ai démarrer une rando du village jusqu’au sommet. Normalement, il y a la possibilité de  faire une boucle en redescendant par les terrasses. En cette saison des pluies, compte tenu des éboulement possibles, la descente par ce versant était interdite.  Des bus peuvent également atteindre le sommet, avec la possibilité de visiter le site assez rapidement.

Les Salineras et Moray

C’est le dernier jour dans la Vallée Sacrée, et j’ai encore bien des choses à voir ! Je vous avais dit que les alentours de Cuzco ne manquaient pas d’atouts et de curiosités.  D’ailleurs, aujourd’hui, c’est un peu le jour des curiosités.

De Pisac, je reviens sur mes pas à Urubamba. De là, je prend un colectivo pour Maras (il y en a un direct !).Et ensuite, la galère peut commencer. J’ai en effet décider de visiter les Salineras et Moray dans la journée. Il est possible d’atteindre les deux sites à pieds. Mais les deux cumulés dans la même journée, ça fait pas mal de kilomètres. Je réussis donc à négocier pour 40 soles les deux sites + retour au croisement de la route vers Cusco.

La ville de Maras est située à plus de 3000 mètres d’altitude. Ce village a semble-t-il vécu grâce à ses salines. Euh, elle est où la mer ??? Et bien, c’est grâce à une rivière saturée en chlorure de sodium que les locaux ont développée une activité qu’on a davantage l’habitude de voir en bord de mer : 3600 bassins et production annuelle de 200 tonnes de sel. Les bassins sont là encore situé sur le flanc d’une montagne : un travail de titan !

De l’autre côté, la curiosité est aussi étonnante. On a l’impression de pistes d’atterrissage pour la navette de la Soupe aux Choux, ou encore d’un stade rond avec des gradins tout autour.

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Nous sommes à Moray. Il existe plusieurs hypothèses sur la fonction de ce site mais la plus probable semble être « un laboratoire agricole ». Et ça tient la route ! En effet, l’utilisation de terrasses en rond permet de constituer des niveaux de températures et d’ensoleillement. En agronomie, on compte souvent en « somme de températures ». Il se dit que cet endroit était un laboratoire, permettant la sélection et le développement d’espèces végétales dans un petit milieu !

 

Allez, je ne détaille pas le reste de mes visites dans cette vallée sacrée et autour de Cuzco. Sachez qu’il faut avoir le Boleto turistico pour accéder à la majeure partie des sites (sauf les salineras… 10 soles). Ce billet coûte cher : 130 soles. J’en ai profité pendant 4 jours donc ça va… et si ça permet la conservation des sites… Alors pourquoi pas !

Petit conseil : si vous ne faites pas de trek pour le Machu Picchu, un circuit Vallée Sacrée à partir de Pisac, jusqu’à Ollantaytambo, puis train jusqu’à Aguas Calientes, puis Machu, me semble être pertinent sur pleins de points : acclimatation, montée en puissance des sites, gain de temps grâce à un circuit bien pensé !

 

 

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