Publié dans NICARAGUA

J’IRAI DORMIR CHEZ VOUS… AU NICARAGUA

De l’Ile d’Utila au Honduras, mon Condor m’a amené jusqu’à Esteli, ville de 100 000 habitants, à 150 km de la frontière hondurienne au Nicaragua. Ici, nous sommes dans les terres. La ville est également bien connue pour sa production de cigares et son passé sandiniste. A part ça, pas grand chose à voir… dans la ville…

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A la lecture d’un blog de voyageurs, j’ai été interpellé par une expérience d’Ecotourisme dans le Parc du Miraflor. Il s’agit de passer des moments dans une famille locale, soit en travaillant et vivant avec eux, ou alors en faisant une excursion d’une journée. J’arrive à trouver l’agence Tree Huggers (Café Luz ou Hotel Luna) et on me propose de passer deux jours chez Patricia et Carlos ! Je ne connais pas Patricia et Carlos, mais tout le monde me dit qu’ils sont sympa et qu’en plus Carlos joue de la guitare. Bon ben si Carlos joue de la guitare… c’est parti pour Pati et Carlos ! Avant le départ, je savais une seule chose : ces communautés sont très pauvres et l’écotourisme constitue pour eux une source de revenu d’appoint non négligeable. D’autre part, l’organisation Tree Huggers qui gère le truc redistribue une autre partie à différents projets. J’y reviendrai plus tard.

4H30 du matin : réveil… bourffff… j’aime pas ça ! Mais il ne faut pas être en retard, il n’y a qu’un seul bus à 5H45 à la station service. 45 minutes de chicken bus après (ça faisait longtemps einh ?) … ou 10-15 kilomètres sur une route en terre, bien abîmée par les pluies, je suis attendu par Carlos et son cheval. C’est parti pour une petite marche d’une quinzaine de minute sur un chemin de montagne. Tout est bien trempé. En plus de la saison des pluie, il y a un ouragan tropical qui passe sur le Nicaragua avec des pluies diluviennes quasi continues.

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Je fais la connaissance de Patricia (la bavarde) et un peu plus de Carlos (plus taciturne mais bien sympa). Leurs deux filles sont là aussi. Carlita, 11 ans, ne va pas à l’école aujourd’hui à cause de la pluie. Loupita (diminutif de Guadaloupe), la petite dernière de 5 ans, n’y va que de temps en temps. Elle deviendra ma complice sur les deux jours.

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Après un bon petit-déjeuner où je retrouve mes fameux frijoles (flageolets rouge), Carlos me propose d’aller bosser avec lui. Avant, il est fier de me montrer ses beaux plants de café. Le couple dispose de quelques ares (on va dire deux jardins et une serre). Ils y cultivent essentiellement des fruits et des légumes. A la maison, on mange de la viande pour les anniversaire et Noël. Sinon, c’est légumes de la maison. Mais actuellement, avec la saison des pluies, il n’y a rien à vendre.

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C’est donc parti pour quelques heures de désherbage manuel, entrecoupé par les averses. Ces pauses sont l’occasion de se découvrir. J’apprends vite l’histoire de la famille : Carlos a eu deux accidents consécutifs, l’ayant empêché de travailler de nombreux mois. Une opération médicale ayant coûté 1000 euros les a obligé à vendre leur unique vache. Aujourd’hui, il leur reste un cochon et une vache en prêt. Le cheval est au papa de Patricia.

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Il sont fiers de leur nouvelle maison. Auparavant, ils vivaient dans une maison en bois. Grâce au programme mené par l’organisation non lucrative, ils ont obtenu l’aide de volontaire et un prêt sur 5 ans (20 dollars de remboursement mensuel). Dans la maison, il n’ y a rien dans la salle… si une TV qui marche de temps en temps… Loupita est fière de mon montrer son transistor … On ne va pas parler de jouets pour les enfants, encore moins de consoles de jeu. Pour les adultes, pas de réseau… on oublie à quel point c’est facilitateur pour dialoguer… en direct ! Bref, la famille vit de rien, est loin de tout.

Je suis invité l’après-midi chez les parents de Patricia. Ils sont malins et essaient de me vendre l’excursion à cheval (le papa de Patricia étant propriétaire d’un cheval, il touche une participation et le guide n’est autre que le beau-frère). Je décline gentiment la proposition. Je ne sais pas monter à cheval (la dernière fois, j’ai fait tomber ma soeur en criant… j devais avoir 10 ans…) et en plus il fait un temps de m… Pas grave, j’ai quand même le droit au « Tour de Café ». J’en avait déjà eu un Guatémala, cette fois c’est le « Tour Café fait maison ».

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La torréfaction maison

Le soir a été l’occasion de sortir les instruments de musique. La bombarde a fait son petit effet. Ils préfèrent les instruments qui accompagnent les chants de messe. J’ai eu le droit aux Alléluia ‘dont un que je connaissais, celui qu’on chante souvent aux mariages, et pleins d’autres chants de Carlos et sa guitare. Carlos et la chorale de sa paroisse a quand même gagné le concours inter-paroisse d’Esteli en 2004 je crois !

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La nuit, la pluie ne s’est pas arrêté, seulement au petit matin. Nous en avons profité pour faire une ballade avec Carlos jusqu’à une cascade. Au retour, re-pluie, re-frijoles, re-échanges et petite séance photo avec Loupita et toute la famille. Pour redescendre de la montagne, j’ai emprunté les mêmes chemins qu’à l’aller, sauf que ceux-ci étaient devenu des rivières.

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Ces deux jours furent courts mais très riches. J’en ressors avec plein de questions :

  • l’écotourisme : pourquoi pas… mais leur système tel qu’il est peut-il tenir la route à long terme sans aides à répétitions ?
  • le prix de la vache, le prix du foncier : Carlos m’annonçait qu’une vache en lactation coûte 1000 dollars, qu’un hectare de terre coûte 3000 dollars, à peine moins cher que dans certaines parties de la Bretagne. Je ne comprends donc pas les retours sur investissements possibles ni la pérennisation de telle situation à long terme.
  • mais sans doute que je pense trop comme un breton ?

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Mais dans trois jours, je vais voir Marion ! Nous étions à Angers à l’école ensemble et travaille dans le domaine depuis de nombreuses années. Je sais d’avance que la discussion sera riche !!!

 

Un commentaire sur « J’IRAI DORMIR CHEZ VOUS… AU NICARAGUA »

  1. Salut Gildas, tu fais donc l’expérience des tempêtes tropicales… Si demain, la tempête Nate me laisse rentrer d’Haïti au Nicaragua, on pourra donc se voir dans quelques jours !!! 🙂

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