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TREK DU SALKANTAY VERS LE MACHU PICCHU

Et voilà ! J’y suis… Après une nuit de bus d’Arequipa, je viens d’arriver à Cuzco… la capitale de l’Empire Inca. Ca s’est rafraîchi ici. En même temps, on est à 3400 mètres. Et Cuzco, c’est quoi ? C’est la porte d’entrée vers le Machu Picchu, le fameux ! Du coup, je pose mes affaires à l’hôtel (j’ai réservé un hôtel top… c’est mon cadeau de Noël à moi… 17 € la nuit avec petit déjeuner) et fonce vers le centre ville, où des centaines d’agences qui travaillent plus ou moins entre-elles, se tirent la bourre pour vendre le Machu et si possible le trek qui va avec.

 

LE TREK DE SALKANTAY

Ah oui, je n’ai pas envie du Machu Picchu « facile ». Du coup, je pars pour un trek. Il y a bien le Trek des Incas, hyper célèbre. Il faut le réserver longtemps à l’avance (quoi qu’à cette période de pluies, il semble possible de le dégoter quelques jours avant). Mais il coûte surtout super cher (entre 500 et 600 dollars les 4 jours) ! Je me rabats donc sur le non moins difficile trek de Salkantay. Au-delà de sa cinquantaine de kilomètres, il passe surtout par un sommet au-delà de 4600 mètres, ce qui en fait sa difficulté majeure. Autre difficulté : la météo est capricieuse en cette période de pluie, avec le risque de ne rien voir certaines journées. C’est aussi ça le trekking.

Je négocie un bon plan avec Machu Picchu Réservations (800 soles, trek + rainbow mountain + bâtons de marche + sac de couchage + Wayna Picchu + train au retour). Et c’est parti dès le sur-lendemain. Et oui, mon calcul est simple : visiter le site le 1er de l’an. Ca a de la gueule, non ?

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Le Salkantay, que je n’ai jamais vu en entier !

Jour 1 : le pire de la journée pour moi a été la première minute. Quelle idée… Il faut se réveiller à 3 heures du mat’ ! Oh p…, ça pique. Je ne saurai dire combien d’heures de bus nous avons mis pour aller au premier arrêt p’tit-déj. On ne déconne pas avec le sommeil, j’ai donc tranquillement fini ma nuit dans le bus. J’ai tout juste aperçu quelques montagnes avant l’arrêt… Ah oui ! Car après, on ne voyait plus rien. Quand je dis rien, c’est rien ! En plus, la pluie se met à tomber à torrent alors que nous allons commencer la marche du premier jour. J’ai tout prévu : pancho et sur-pantalon de pluie. Une fois l’équipement mis, je suis « mort ». Même mettre un sur-pantalon à presque 4000 mètres… ça tue ! Bon allez, c’est parti. Par chance, ça commence à se dégager. On retire les couches de vêtements… ça me gave car ça me crève plus que la marche ! La première journée est assez cool. On rejoins une lagune : « Lago Humantay ». C’est bien pentu mais en une heure et demi, nous voilà en haut. Ce lac est entouré de montagnes, de glaciers qui se jettent littéralement dans le lac.

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Photo de Sebastian, l’autrichien ayant fait le trek avec moi

C’est magnifique cette couleur turquoise, même si derrière on ne voit que partiellement la montagne. Avec les nuages, les couleurs changent. Les vallées alentours… c’est un peu comme dans le Seigneur des Anneaux. Ok, on n’a pas le super soleil, mais on a des couleurs changeantes, et du coup des paysages simplement de fou. Le guide nous fait son blabla sur Pachamama (c’est la Déese Terre, vénérée par les Incas). Au retour, première tourista pour une fille du groupe. Pas de panique, j’ai la trousse à pharmacie (Sylvie, ils t’aiment ici !). Le campement a de la gueule, déjà car il n’y a pas de tente à monter ! Et puis, même pas froid malgré les 4000 mètres ! Le lendemain, nous somme réveillés avec un thé au Coca dans la tente (pour combattre le mal d’altitude).

Jour 2 : et oui ! car aujourd’hui, nous montons… et nous montons haut ! à 4650 mètres. Les nuages sont toujours là. Les pics se sont blanchis durant la nuit. En ce qui me concerne la montée se fait sans embûche. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Sebastian, l’autrichien, regrette tout d’un coup la cigarette. Moi je dis « merci mon hypnotiseur » (d’ailleurs, ça fera un an que je ne fume plus dans 4 jours !). Un des mexicain, pourtant grand sportif (il a traversé la manche à la nage) souffre de maux de tête. Bref, je ne vais pas dire non plus que j’ai fini en courant, mais j’ai fini tranquile. A l’approche du sommet, les pas ralentissent et c’est pareil pour tout le monde !

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Je suis le plus à gauche !

Là-haut, le guide nous fera une cérémonie pour « touristes glandus qui ferment les yeux » et font des offrandes à Pachamama (on a enterré des feuilles de coca ! Normalement une offrande, c’est au moins un lama ! Tout se perd…). Et là, de nouveau, on ne voit plus rien et on ne verra plus rien jusqu’à la fin de la journée. Nous descendons quasiment 2000 mètres de dénivelé sous la bruine. Pas très agréable, avouons-le. La végétation change néanmoins. Nous passons à une végétation de forêt, quasi de jungle.

Jour 3 : là, c’est le pompom ! On prend le petit-déjeuner. Le guide vient me voir en aparté et me propose de goûter au petit-déj’ inca. Curieux, j’essaie ! C’est une liqueur à plus de 20 degrés et il vient de la préparer, elle est tiède ! Quelques minutes après, je me rends compte qu’il est complètement bourré… En soit, c’est son problème… mais nous, on ne sait pas où on va ! Il recommence avec sa Pachamama (mais je crois que Pachamama non lus ne comprend rien)… Ca ne fait plus rigoler certains qui commencent à avoir les pétoches. J’ai repérer le chemin, normalement c’est tout droit. On demande quand même au commis de cuisine de venir avec nous. Le guide, lui, est devant. Les explications sont réduites « à la portion congrue » et on ne s’en porte pas plus mal ! Il a du faire deux fois plus de kilomètres que nous. Heureusement, ce troisième jour est tranquille: nous nous arrêtons à midi à Santa Térésa où les treks 4 jours rejoignent Aguas Calientes. Nous, on finit notre journée aux sources d’eaux chaudes dans les montagnes.

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Jour 4 : deux possibilités s’offrent à nous. Descendre jusqu’à Aguas Calientes. C’est trois heures à pieds sur une route où passent les voitures et à priori avec un intérêt limité…

Bof… Sinon, c’est Zip Line et ensuite bus jusqu’à Aguas Calientes. C’est parti pour cette option. Moi, je voyais le truc comme l’accro-branche de Creac’h Gwen à Quimper. Non, du tout… le premier « vol », c’est un cable de 300 mètres à environ 300 mètres du sol. Pour la petite histoire, je m’élancerai en dernier laissant passer tous les autres pour « voir comment ils faisaient » et pour m’assurer de la solidité du cable. Bref, j’ai traversé des ponts suspendus avec des trous, retraversé le canyon la tête en bas et finis par faire le condor, le tout pas très fier (mais je n’ai pas de photos !).

Nous rejoindrons le reste du groupe pour finir la marche de la journée pour Aguas Calientes : c’est en fait le village au pied du Machu. C’est assez original car ces trois heures de marches se passent sur le bord de la voie ferrée, où nous contournons la montagne Machu Picchu. De temps, en temps, on voir passer un ces trains bleu et jaune et Peru Rail.

Nous passerons cette dernière nuit à l’hôtel pour le coup. Nous sommes le 31 décembre. Les rues se parent de jaune (c’est la couleur du nouvel an). En ce qui nous concerne, le nouvel an se passera de la manière suivante : une bouteille de rouge en apéro au goulot, un resto hyper simple avec les mojitos en digestif (il a fallu tout le repas pour les préparer…), une bouteille de « champagne » simplement immonde… et une bière. Compte tenu de l’heure du réveil du lendemain (3 heures et demi) et la journée qui nous attendait, c’était dodo pour tout le monde. Sauf… pour moi…

 

JOUR 5 : LE MACHU PICCHU

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J’ai bien choisi mon jour : Cette fois, la tourista, c’est pour bibi. Une heure du matin, deux heures, l’heure du réveil…et toujours au même endroit. Je prends les louzou (médicaments en breton), avec effet lent mais efficaces. Pas assez efficaces toutefois pour entreprendre la montée de la montagne à pieds (une demi-heure de marche puis une heure d’escaliers en continu !). Tant pis, je prendrai le bus qui coûte une blinde et m’économiserai pour la suite. Tiens dans la file du bus, y’a un gros connard qui tape l’incruste et passe devant tout le monde… C’était moi (anh !!!). J’avais pris un peu de retard le matin aux toilettes et aurais retardé tout mon groupe si je n’avais pas fait ça. J’ai quand même du expliquer ça à deux suisses, au début énervés, à la fin morts de rire de mes explications.

Bref, c’est quand même le Machu Picchu. Ou pas… Il fait un temps de m… et on ne voit rien. On rentre sur le site avec une vision à 5 mètres … super. Notre guide recommence avec ses explications sur Pachamama. Me concernant, ça va mieux mais c’est pas encore le top !

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Et pendant ses explications, le site se dégage. On commence par apercevoir les montagnes en arrières plans, puis le Yuayna Picchu (la célèbre montagne du site qu’on voit sur toutes les photos). Avec du recul, je dirais qu’on a une sacrée chance : non seulement tout s’est dégagé, mais en plus des nuages sont accrochés à droit ou à gauche, donnant amplifiant le caractère mythique du lieu.

Après avoir visité beaucoup de site maya, je dois avouer ici une certaine frustration. Ici, quasiment tout est basé sur des hypothèses, avec très peu de certitudes et pour cause :

  • le site n’a été redécouvert qu’au début du vingtième siècle, avec une absence totale d’écrits préalables
  • le site n’a été occupé que peu de temps (une centaine d’année ?)
  • et d’ailleurs, la période Inca est très courte dans le temps…

On a donc au final peu d’explications sur les lieux. L’architecture en elle-même n’est pas extraordinaires dans sa réalisation. C’est davantage les prouesses techniques ayant permis de bâtir une telle cité à un tel endroit qui bluffe totalement ! Quelle idée de faire une ville sur une montagne si hostile, d’ailleurs comment ont-ils fait avec ces pierres énormes qui constituent les édifices ?

Et de n’importe où on se place sur le site, c’est simplement grandiose. J’avais réservé l’ascension du Wayna Picchu. Je vais y aller à mon rythme, en serrant les fesses (eh eh). C’est surprenant. Avec cette météo, dès qu’on se retourne, on ne voit plus la même chose. A certain moments, on distingue quand même :

  • Le Condor
  • Einh ?
  • Oui, le Condor : le Machu Picchu a été construit sur la forme d’un Condor, animal sacré. Et on en distingue parfaitement les formes.
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Vous le distinguez le condor ?

Cette journée est simplement superbe. On y prend pleins les yeux. Vers 13 heures, une pluie torentielle commence à s’abattre. Il est temps de rentrer. La santé va  mieux ! Je ferai la descente par les marches cette fois. J’arriverai à Aguas Calientes creuvé, mais heureux… ayant sans aucun doute perdu 2 kg dans ces 24 heures. Pour le retour, j’ai pris le train jusqu’à Ollantaytambo, une des portes d’entrée de la Vallée Sacrée.

 

A refaire ?

  • je ferais le trek en 4 jours et non en 5 (4ème jour au Machu)
  • je remonterais en bus, surtout si vous avez prévu le Wayna ou la Montana
  • je ferais forcément une nuit à Aguas Calientes (même sans le trek), afin de profiter du site au lever du soleil
  • je referais un retour en train. Même si très cher, il est mythique ce petit train d’un autre temps.
  • j’arriverais ou repartirais par la vallée sacrée d’Ollantaytambo

 

Prochain article : la Vallée Sacrée des Incas

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