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LA ZONA CAFETERA

Lorsqu’on sort de Medellin, on comprend mieux pourquoi les colombiens brillent sur les épreuves cyclistes internationales, surtout celles de montagnes. Ici, ça monte, ça descend… Les paysages sont verts… et les flancs de montagnes propices aux plantations de café. J’ai fait le voyage de Medellin à Salento sous une pluie battante (9 heures de bus du coup) mais sous des paysages à couper le souffle.

SALENTO

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Salento est le petit village touristique de la Zona Cafetera. Et pour le coup, cette notoriété est méritée. Outre les belles maisons colorées, la belle place à l’architecture coloniale, il n’est pas rare de croiser les Paisas avec chapeau de palme, pancho pour les fins de journée et le cheval bien sûr… Et ce n’est pas du folklore. Pour ma part, j’ai été logé à l’hôtel EUREKA chez Claudia et sa maman Martha. Comment dire… l’hostal est correct, rien d’exceptionnel… mais la gentillesse légendaire des colombiens prend ici tout son sens : toujours un sourire, les paroles qui font plaisirs (Amor, Eres lindo… bref j’étais Dieu !). Elles auraient traversé la ville en courant, sous la pluie… afin que je passe le meilleur temps possible ici. Lorsque je suis parti, elles m’ont embrassé trois fois, Martha m’a béni ! J’en ai peu parlé jusqu’alors, mais il est vrai que les colombiens sont gentils et super avenants. Ils sont fiers de leur pays et veulent en donner une belle image. J’en profite : la fille de Claudia voudrait venir en France comme fille au pair site à ses études de droits… Si vous connaissez quelqu’un !

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Revenons à Salento. C’est un petit bourg, super beau, avec pleins de boutiques d’artisanat. Et c’est la première fois depuis le début de mon voyage (peut être avec Cartagena) où je vois du bel artisanat ! Mais Salento, on y vient aussi à cause d’une curiosité locale : la vallée de Cocora et ses palmiers de cire géants. Je vous laisse regarder ! On se croirait dans un décor de jeu vidéo !

 

LA VALEE DE COCORA

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Dans la vallée de Cocora, il y a une super randonnée de 6 heures à faire. Elle longe une rivière, te conduis dans la forêt humide. Les derniers jours, il avait plu « comme vache qui pisse » donc c’était plus un torrent qu’une rivière. Au détour d’un chemin, il faut passer un petit pont suspendu, ensuite, traverser la rivière sur des ponts de bambou… On ne m’en avait rien dit. Je crois que l’effet de surprise amplifie d’autant plus la contemplation du lieu. Il pleut, mais ce n’est pas grave… C’est beau, calme, sauvage… En plus, je crois que le sourire de Claudia est contagieux. Ce matin-là, je souriais à tout le monde, je faisais causette avec tout le monde sur le chemin ! Je suis monté à la maison des colibris, où pleins d’oiseaux, comme les vifs d’or dans Harry Potter te tournent autour… . En redescendant, on commence à apercevoir ces grands arbres. Mon appareil photo fait la gueule. Il passe de 20% de batterie… à zéro… Et je n’ai pas encore vu ce pourquoi je suis venu ! Trop la loose !!!

Ce n’est pas grave. On va se dire qu’on gardera ces souvenirs dans un coin de la tête…et des palmiers géants, j’en aurai quand même vu quelques uns. Quand on arrive sur la vallée, c’est juste « Whaou ! ». Des palmiers pouvant atteindre 60 mètres de haut… Et sous les palmiers… et ben … des vaches laitières… Ce n’est pas ce à quoi on s’attend mais si, elles sont là au pâturage. C’est assez bluffant comme truc… Ces palmiers sont visiblement assez localisés dans la région. Ils sont les plus hauts du monde. Et un truc… c’est que la vue est différente tous les jours suivant la couleur du ciel. Je le sais car j’y suis retourné le lendemain, fasciné par le lieu et voulant tout de même prendre quelques photos. C’est un des paysages les plus étonnants que j’ai pu voir !

 

FILANDIA ET LA CASA MUY CHACHO

A quelques kilomètres de Salento, il y a un autre village moins connu, avec au moins autant de charme car encore plus authentique. Il s’agit de Filandia. J’avais prévu de m’y rendre depuis longtemps car la petite fille d’une amie de ma mère a ouvert une auberge en pleine campagne, en plein milieu des plants de café avec son mari. De Filandia, il faut prendre la jeep pour se rendre… dans un havre de paix… chez Charlotte et Jordan à la Casa Muy Chacho. Je comprends qu’ils se soient aussi bien adaptés à la culture colombienne… ils sont encore plus sympas que les colombiens. Tout y est : le calme, les possibilités de ballades dans les plantations de café, les visites de Finca de café, les longues discussions le soir ou le jeu de la définition du mot du dictionnaire que personne ne connaît. Ce lieu devrait être inscrit sur tous les guides touristiques… ou pas pour le garder secret… Merci à tous les deux… C’était top ! En même temps, maman m’avait dit… « Si Charlotte est aussi sympa que sa grand-mère ! ». J’y suis resté deux jours, c’est le minimum !

Et Filandia dans tout ça ? C’est un peu comme Salento, en moins touristique. Il y a un mirador sympa qui permet de voir toute cette vallée du café, qui est aussi, comme son nom ne l’indique pas une zone d’élevage (vaches laitières, à viande, porcs). Là-bas, il y a un super Esprit Village. Celui-ci s’anime en fin de journée, dans les cafés, les bars, les salles de jeu où on joue au poker, au billard ou encore au Tejo.

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Le Tejo, c’est une sorte de palais breton ou de galoche bigoudène, sur une planche de bois inclinée recouverte d’argile. Sur cette plaque, il y a un cercle… et sur ce cercle, il y a des pétards… car ils aiment ça, ici, les pétards… En Amérique latine, tout est bon pour faire péter un feu d’artifice ou des pétards. J’ai eu le droit d’assister à une partie à l’arrière d’un bar. Le lieu « confidentiel » m’a un peu fait penser à la boule de fort, en région angevine. Le jeu n’a toutefois rien à voir.

Cette Zona Cafetera est un de mes « tops » de la Colombie. C’est vraiment le lieu pour respirer authenticité de ce pays, pour aller vers les colombiens… tellement gentils ! Pour moi, c’est la fin de la Colombie. Je dois dire que j’y serais bien rester un peu plus longtemps, ici, dans la région du Café !

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PETIT TOUR A GUATAPE

A deux heures de bus de Medellin, il y a le petit village de Guatape. C’est un peu la cité balnéaire des habitants de Medellin. C’est le lieu de rencontre du week-end. En ce qui me concerne, je m’y suis rendu sur un jour férié et là… l’horreur… du monde partout…

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Revenons à l’attractivité du bled. Dans les années 1970, un barrage a été construit en aval, modifiant tout le paysage. Les eaux se sont répandues partout, créant des îles, de superbes paysages. Pour ne rien gâché,  un immense monolithe s’est planté là, au milieu de nul part. Du coup, les gens y viennent pour se balader, faire du bateau et autres activités nautiques. Le petit village est du coup très touristique. Il est aussi très mignon.

Franchement, ça ne m’a pas emballé le jour où il y avait plein de monde. Par contre, j’y suis resté le lendemain. Là, c’est cool. Le petit café en terrasse permet d’entamer des discussions furtives avec les locaux, il faut se laisser déambuler dans les rues colorées. Et je suis monté au caillou (près de 700 marches) de bonne heure le matin… comme ça, il n’y avait personne (je deviens l’habitué des ballades matinale). Ca vaut le coup d’oeil quand même.  Allez, quelques photos !

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MEDELLIN, L’ATTRACTIVE

Si je vous dit Medellin, forcément ça évoque forécement quelque chose :

  • une ville super-criminogène, où El Patron Pablo Escobar règne en maître
  • son Cartel, toujours associé à notre cher Pablo !
  • la cocaïne qui va avec… les narco-traffiquants
  • la série Narcos de Netflix

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Bref, rien de bien élogieux… pire, vaut peut être mieux éviter, non ? Ben non… Il faut y aller à Medellin. La page Escobar est définitivement derrière. Le « Tour Pablo Escobar » ne fait pas recette… Je n’ai pas trouvé de « Tour Cocaïne » avec dégustation à la fin. La cocaïne reste bien présente au quotidien avec des doses vendues pour rien. C’est d’ailleurs dingue le nombre de vendeurs de shewing-gum dans les rues (les sachets se mettent entre deux paquets).

Medellin, c’est une ville qui a connu une transformation folle depuis les années 1990. Le métro aérien est simplement top, propre et hyper sécurisé. Il a été construit dans une belle logique : relier les quartiers pauvres aux quartiers plus huppés, en mettant si nécessaire en place des extensions téléphériques ou escalators permettant de désenclaver les quartiers pauvres. Il y a des bibliothèques populaires à l’entrée des métros. Ici, le sport et la culture sont deux moteurs d’ascension sociale. Beaucoup de moyens sont mis à disposition.

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Le dimanche matin, tout une artère est fermée à la circulation. Et c’est impressionnant de voir le nombre de cycliste, joggeurs, marcheurs, qui s’empare de la rue. C’est d’ailleurs ici que Riwanon, une plabennecoise (encore une), m’a donné RDV pour un footing ! Et ben ouai ! C’est donc parti pour une bonne heure. C’est drôle, les centre commerciaux organisent devant chez eux des séances de Zumba ou autres danses gratuites, accessibles à tous. On finira quand même par une, et quelques bières, avant de se dire : « eh, on sortirait bien ce soir ! ».

Ni une, ni deux, elle appelle ses potes et nous voilà parti pour une bonne soirée colombienne dans El Poblado. C’est le quartier hyper branché de la ville, un peu la cour des miracles. On y trouve de tout : bars à salsa, bars à bières, boîtes de nuits. Les filles siliconées sont obligées de compenser le poids avant de leur poitrine par deux ballons de foot en guise de postérieur. Les sourires sont « ultra-bright » ou alors avec un appareil dentaire très « in ». C’est le Medellin chicos.

Comme à Bogota, le centre historique est beaucoup plus populaire. Ici, les vendeurs de chaussures contre-faite appelle les clients dans la rue avec un micro. Les travesties font le trottoir près de la cathédrale… Non, non, les magasins chics ne sont pas dans le coin. Plus loin vers le nord, on peut prendre le téléphérique. Certains diront qu’on passe au-dessus des bidons villes. Il ne faut pas exagérer, nous ne sommes pas en Inde à Daravi… Nous passons au-dessus des quartiers plus populaires. Tout en haut, il y a un parc. Je n’y suis pas allé à cause de la pluie.

Bref, Medellin, c’est la ville qui se transforme à grande vitesse. Los Paisas sont fiers de leur ville. Ils peuvent. Pablo ESCOBAR, c’est derrière… Eux ils regardent devant…

 

 

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BOGOTA, A BOUT DE SOUFFLE !

C’est après 18 heures de bus que j’ai rejoint la capitale de la Colombie : Bogota. La prochaine fois, je prendrai l’avion, non pas que les bus ne soient pas à la hauteur, mais (Conduite x Etat des routes x Dos d’ânes à répétition) = (Estomac en vrac + Cervicales à Dreuz + Fatigue). Bref, ça m’apprendra à vouloir faire le malin pour économiser trois francs six sous.

Et puis, gros changement car je perds une quinzaine de degré et gagne… 2700 mètres, ce qui fait de Bogotà la troisième capitale la plus haute au monde, après La Paz et Quito. Ah c’est vrai, je suis dans une capitale, de plus de 9 millions d’habitants… C’est parti pour les bouchons… la pollution aussi. Ici, des quartiers tout neufs sont en construction, preuve d’une certaine vitalité du pays. J’ai réservé mon auberge dans le quartier de la Candelaria. C’est le quartier touristique de la ville, également le quartier universitaire. J’avais lu « Attention, à Bogota il ne faut pas sortir après le coucher du soleil car le danger guette ». Bon, il ne faut pas exagérer. Comme dans toutes les villes, il convient d’être prudent, de ne pas s’aventurer dans des quartiers non éclairés… Bogota est une ville qui vit ! Les jeunes sortent le soir ! Il y a des endroits branchés… A vrai dire, j’en ai peu profité étant comme on dit « un peu mal fichu ».

J’ai profité de cette ville capitale pour visiter deux musées :

  • Le Musée de l’Or : c’est les Cités d’Or dans un musée. Ca brille de partout ! Etje dois dire que ce musée est plutôt bien foutu. Les explications sont claires, les expositions mises en valeur, le tout dans un bâtiment spacieux et agréable. Je regrette au final de ne pas avoir pris de guide car le coût de l’entrée est modique et au final, on ne prend plus forcément le temps de lire les explications et je pense être passé à côté de pièces essentielles. En même temps, mon estomac me disait de ne pas rester trop longtemps à l’intérieur.
  • Le musée Botero : pour moi, il ne faut pas le manquer. L’artiste Botero est une fierté colombienne. Ses oeuvres sont partout… ici à Bogota mais aussi à Medellin. La particularité de ce peintre est de tout reproduire avec des formes généreuses… pas grosses car les proportions sont elles aussi généreuses… En gros, les dames sont rondes, les bananes aussi ! L’entrée est gratuite car Botero avait fait don de ses oeuvres sous cette conditions. D’autres musées sont attenants, comme le musée de la monnaie. Je n’y suis pas allé.

Le Cerro de Monterrate, c’est un peu le symbole de la capitale colombienne. cette montagne surplombe la ville, à plus de 3000 mètres d’altitude. De là-haut, il est surprenant de voir l’étendue de la capitale, étalée là, sur ce haut plateau. Il est possible d’y monter par un chemin. Pour ma part, j’ai fait le touriste de base en y montant en téléphérique. Attention, la personne de l’hôtel m’a déconseillé le chemin en semaine (peu de monde donc potentiellement dangereux). En plus, je dois avouer que j’avais le souffle court ces premiers jours dans la capitale. En haut, on a le droit aux enceintes extérieures de l’église, pour nous faire profiter de la cérémonie durant la courte visite dans le parc aux oiseaux (à part les oiseaux en ferraille, je ne crois pas en avoir vu un…).

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Et puis, j’ai profité de ce passage à Bogota pour faire la connaissance de Nina. C’est la fille de Ronan et Pascale LE GALL, que je connais depuis des années par l’intermédiaire de la musique bretonne. Nina joue également de la bombarde au Bagad de Plabennec. Ca a été l’occasion de « tu connais çui-ci ? », « T’as pas su pour çui-là ? ». Bonne petite soirée donc. Nina est en étude ici à Bogota.

Pour ma dernière nuit, j’ai voulu changer de quartier. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, en dehors de la Candeleria, le centre ville est très populaire, pas forcément super bien préservé ni mis en valeur. En revanche, d’autres quartiers n’ont rien à envier aux grandes villes européennes. Je suis donc parti dans un autre quartier, El Chapinero. Ici, c’est une population plus huppée. C’est toujours intéressant de voir les différentes facettes d’une ville.

Alors Bogota, c’était comment ? Je ne saurai pas répondre. Franchement, je ne sais pas ce qui m’a cassé (nuit en bus ? mauvaise digestion ?). Bref, quand le physique n’est pas au top, ce n’est pas facile d’apprécier pleinement. Une chose est certaine : Bogota n’est pas la ville où on fait « Whaou ! ». Néanmoins, elle vaut le coup d’oeil pour ses déambulations dans les quartiers, ses musées… Je crois aussi que c’est le genre de ville où il ne faut pas hésiter à faire un « Tour guidé ». La plupart sont gratuits !

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LA SIERRA NEVADA, A LA RENCONTRE DES COGUIS

Des rencontres, j’en ai fait pas mal depuis le début du voyage. Je dois avouer que là, c’est un peu différent. Ce n’est pas le truc que tout le monde fait, et d’ailleurs ça ne se coche pas dans « le truc à faire », ça se vit tout simplement. J’ai choisi de vivre cette expérience avec Calixto, ce guide local, aux origines indigènes, pour son humilité, ses connaissances de la montagne et des peuples locaux. Je ne suis pas rentré dans l’univers du peuple Cogui en travaillant avec eux, en allant dormir dans leur hutte… A quel titre d’ailleurs car pour eux, je représente d’avantage un danger. Nous sommes allés à leur rencontre, les avons laissé venir. Les moments ont été courts, mais intenses. Ce n’est d’ailleurs que quelque jours après que je peux écrire cet article… c’est en effet un sentiment bizarre avec beaucoup d’interrogations, me remettant clairement à ma place… nous remettant tous à notre place… Le termes « indigènes » ou « non civilisés » que j’utiliserai ici sont ceux employés par les locaux de Palomino et les Coguis eux-mêmes. Il n’y a aucune connotation négative.

Super Calixto !

Avec Calixto, nous avions défini un départ matinal. C’est toujours plus facile de marcher le matin que l’après-midi, avec moins de risques de pluie, une chaleur moins accablante. Je pensais être seul, au final, il a invité une copine à lui, Diana. On n’est pas à un près ! Muni des provisions (c’est nous qui invitons ce soir… pourquoi les Coguis nous inviteraient ? Ils ne me connaissent pas !), c’est parti pour 6-7 heures de marches. Ca parait simple comme ça… mais en fait non… La Sierra Nevada est constitué d’un sol assez sableux. Les chemins sont creusés par la pluie, par les mules des communautés indigènes. On passe d’un sommet à une vallée, il faut remonter de manière abrupte. Bref, le circuit est très irrégulier et il fait chaud et humide. Après une heure de marche, on croise un premier Cogui. Avec Calixto, ils se connaissent. Le Cogui donne quelques feuilles de Coca à Calixto. Calixto m’en donne un peu. Ca sera ma première chique de Coca… Je n’ai pas trouvé ça particulièrement bon, pas mauvais non plus.

Les paysage de cette Sierra Nevada changent à chaque coin de sentier. On aura pas l’occasion de voir beaucoup d’animaux dans cette montée. Les singes se cachent. On aura simplement aperçu furtivement un toucan en début de randonnée.

Deux heures et demi après, première pause. On va commencé à manger ce que j’ai acheté mais que je ne connais pas : de la pâte de goyave mélangé à du fromage. Calixto m’explique que c’est ce que prennent les cyclistes colombiens sur le tour de France (eh eh). Et ben c’est pas mal cette affaire. C’est un peu comme les pâtes de fruits, c’est bien énergisant ! Moi je bois de ma bouteille d’eau, les deux autres de l’eau de la rivière qui descend du glacier… logique… (le lendemain, je boirai l’eau de la rivière et tout va bien depuis). On croise plusieurs Coguis sur le chemin. Les réponses à mes « holas » sont au mieux un petit son.

Arrive l’heure du déjeuner, mais avant il faut franchir une première petite difficulté : s’accrocher aux lianes pour passer d’un rocher à l’autre. J’avoue m’être débrouillé plutôt bien, sauf à la réception où mes lunettes de soleil sont tombées dans l’eau. Quelle idée aussi d’avoir des lunettes de soleil dans une jungle… Super Calixto est là, il se déshabille et plonge… mais trop tard, elles ont été emportées par le courant … La pause déjeûner sera l’occasion de baignade pour tout le monde. On se sent tout petit au milieu de cette rivière, ces arbres immenses. Quelques coguis nous observent de loins. Calixto va taper la causette avec l’un d’entre-eux, il m’appelle et me dit que je peux prendre une photo. Le type, il a un trux bizarre dans sa main, comme un instrument de musique. Il a comme une pâte noire dans sa bouche… Heureusement qu’on a mangé avant !

L’instrument de musique n’est pas un instrument de musique. Ca s’appelle un Poporo. C’est un objet millénaire que trimbale tous les hommes en âge de procréer dans un sac qu’ils portent tous. Le récipient de calabazo (cucurbitacée) est fait pour recevoir du Cal (calcaire marin). Avec une tige en bois, les Kogis le malaxe et le récupère pour mêler aux feuilles de Coca, permettant d’extraire des alcaloïdes aux effets euphorisants, permettant un meilleur contact avec la nature. Le monsieur en question avait en plus des feuilles de tabac, d’où cette pâte noirâtre (ça éviterait les problèmes de dents… beurk…). Cet objet représente la femme pour le récipient et l’homme pour la tige. Il est également étonnant de voir certains hommes rester frotter la tige au récipient. Là, c’est quand ils pensent (c’est ce que j’ai compris). Ils peuvent penser à tout (leur journée du lendemain, les relations dans la tribu, à la communion avec la nature).

C’est bon, on a fait les deux tiers du chemins. C’est plus facile, ça monte moins, mais il y a des rivières partout. Je finirai comme Calixto, pieds nus… On continue de croiser des hommes en général, ils portent tous la même tenue très simple (blouse et pantalon blanc). Nous en avons croiser un avec une belle toque blanche sur la tête (mais pas de photo sans autorisation !).

Bref, 6 heures après, on atteint le village. On a fini la route avec une famille du village qui doit venir manger avec nous ce soir. Le papa s’appelle José (lui n’a pas de nom Cogui, seulement un nom espagnol). J’arrive à établir un peu de contact. Il parle très peu espagnol, c’est compliqué. Les sourires se débrident ! Il est hyper intrigué par l’avion : combien de jour d’avion ça prend pour venir de France (il a entendu parler de la France, mais n’a aucune idée où ça se situe)… Le soir, il me proposera de venir se baigner avec lui dans la rivière. Il est fier de me montrer ses galipettes sur la plages et comment il peut traverser la rivière à la nage. Ensuite, on l’a perdu. On ne le reverra pas. Je me demande s’il n’a pas été réprimandé pour avoir parlé avec moi sans autorisation.

D’ailleurs, il n’y aura que les enfants du village à venir nous voir le soir. Calixto me dit que le reste des gens qui devaient venir est fatigué. Il est 18 heures, il fait nuit. Le village est d’un calme ! Quelques hommes se réunissent dans une hutte.  A priori, ils picolent un rhum local. A 23h00, tous les hommes se réunissent avec le Moma (le chef). Ici, les décisions sont prises collectivement. La femme a également son mot à dire même si elle ne participe pas à cette réunion dans Cansa Maria (la plus grande hutte). Les Coguis ont un principe de vie ancestral : rendre à la nature ce que la nature leur donne. S’ils mangent un fruit, il faudra faire pousser un arbre. Ils se considèrent même comme des exemples pour la civilisation, c’est à dire pour nous.

Moi je dormirai dans mon hamac, au premier étage d’une petite grange. Le lendemain, c’est le défilé au petit déjeuner. Le Moma est là. Je vois une certaine suspicion dans ses yeux. Calixto le rassure en lui disant que je ne me sens pas supérieur à eux. Ils commencent à blaguer dans leur langue. J’imagine qu’ils parlent de moi et j’essaie de plaisanter avec eux. L’un d’eux parle pas mal espagnol, c’est le jeune de la bande. J’aperçois même un téléphone portable (y’a pas de réseau et il est le seul à en avoir un… je ne sais pas à quoi ça sert !). Sinon, il n’y a aucun objet de la « civilisation », si ce n’est des lampes à énergie solaire pour se déplacer la nuit. Les enfants jouent avec les poules. J’ai pu visiter la hutte du Moma. Il y a simplement un foyer pour le feu et 5 hamacs… Rien de plus. La petite troupe du matin a quand même bien gardé ses distances.

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Très clairement dans le village, il veulent éviter les contacts avec la civilisation. On leur a déjà volé des terres… Je n’ai pas le détail mais des parcelles ont été déforestées pour faire pousser de la cocaïne en masse dans la Sierra Nevada aux tristes années de la Colombie et alimenter le narco-traffic. Aujourd’hui, les Coguis essaient de replanter les arbres. Beaucoup d’individus sont également alcooliques. Certains diront que ce sont les contacts qui ont généré ça… Je n’en sais rien. En tous cas, on peut les comprendre. Ils ont leur vérité, leur croyance très forte en la terre. Les contacts fréquents avec la civilisation ne sont donc pas bons pour eux. D’ailleurs, en rentrant, j’ai pu observer dans les villages les plus proches de Palomino quelques tee-shirts « civilisés » à sécher au fil à linge….

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J’aurai quand même le droit au final à quelques photos, quelques poignées de main et même de quelques remarques sur mes yeux bleus… Ceux-là ne trompent pas, je ne suis pas des leurs ! Eh eh…

Le retour se fera sur le même chemin. Là, pas de Kogui. Calixto m’explique qu’ils ont un rassemblement inter-village aujourd’hui. Je n’en saurai pas plus. La descente se fait sans encombre. Cette fois-ci, on n’enlève pas les chaussures et on va dans l’eau directement avec sauf Calixto qui marche toujours pieds nus. On passe les rivières avec de l’eau jusqu’au torse, les sacs sur la tête.

Et là, j’entends Diana hurler, je vois Calixto faire un bond. Je ne comprends pas ce qui se passe mais Calixto nous dit de ne pas bouger. Il me montre la bête : un serpent d’environ un mètre. Il allait traverser la rivière lorsque Calixto est arrivé et pour se défendre a essayer d’attaquer… La bête est toujours là dans le buisson. Calixto s’en approche doucement pour essayer de le prendre en photo. Il m’expliquera ensuite que ce serpent est hyper dangereux. Sa morsure entraîne la perte de la vue en moins de deux heures et des hémorragies internes. Il est nécessaire de boire de l’eau avec du café pour espérer vivre 24 heures, surtout pas d’eau sans café. Il m’explique avoir survécu à une morsure de serpent étant plus jeune et qu’aujourd’hui il était un peu serpent lui-même (c’est comme dans Harry Potter !) avec la faculté de les sentir s’approcher…. Ouai OK… mais là… c’était tout proche ! (Maman, tu es toujours là ?).

Je ne sais pas si c’est une relation de cause à effet, mais ensuite Diana n’avançait plus. Je crois que je suis descendu en 3 heure et demi, elle en 5 ou 6 heures. Du coup, je n’ai pas pu rester continuer d’échanger avec Calixto. Il devait retourner chercher la Miss dans la montagne.

J’ai eu final beaucoup apprécié cette expérience avec Calixto, avec beaucoup de pudeur et d’humilité. On n’était pas dans un contexte voyeuriste. Je ne sais pas qualifier cette aventure. Je ne vais pas dire « Whaou, c’était super, le truc le plus fou de ma vie ! ». Non,  je crois que c’était… c’était… tout simplement. Je sais par contre que je m’en rappellerai !

Les Koguis n’ont rien du tout… mais selon nos considérations, à nous… Eux estiment être suffisamment riche de ce que leur donne la nature pour ne pas avoir besoin d’aller chercher autre chose. Ils pensent également que nous, les civilisés, nous volons la nature car nous prenons et ne lui rendons rien…

Pour trouver Calixto : demandez dans le village, c’est le plus simple !

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SANTA MARTA, PARQUE TAYRONA, PALOMINO

Quand je vous disais que les plages de Cathagènes ne sont pas les plus belles… C’est parce qu’à deux heures de route, il y a « Le paradis ». Les plages de Santa Marta, sans intérêt, mais la suite…

Cartagena-Santa Marta, c’est deux heures de bus. J’ai encore voulu faire compliqué pour y aller en me rendant tout seul comme un grand à la gare routière (1 heure quand même), avec à l’arrivée des chauffeurs de bus qui te foutent en stress en te disant que leur bus est le dernier à partir. Au final, j’ai pris un bus très moyen… Allez, j’ y suis arrivé. C’est mon côté aventurier. D’ailleurs, c’est drôle, je suis toujours le seul blanc dans les transports que je prends…

SANTA MARTA

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Santa Marta est la ville étape, avant d’atteindre notamment le parc de Tayrona. Elle est également le rassemblement du fameux trek de la Cité  Perdue. Les plages sont au centre ville et ne cassent pas trois pattes à un canard. Pourtant, j’ai bien aimé l’ambiance. Le centre est regroupé, bien animé, avec toute sorte de bar ou restaurants (à ce propos, j’ai pris goût aux Ceviche depuis l’Amérique Centrale). Là encore, la ville se visite comme ça, à la cool. Je dois avouer que les églises coloniales ne me font plus le même effet qu’au début du voyage. Ici, la cathédrale est bien… bon ok, c’est une des plus anciennes d’Amérique latine.

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De Santa Marta, j’ai pris un minibus du mercado pour aller à Minca. C’est un petit village, en pleine nature, qui permet de faire plein de petites randonnées sympa. Pour ma part, j’avoue, j’ai merdé. Je suis parti trop tard, c’est encore la saison des pluies et donc il pleut souvent l’après-midi. J’aurai simplement fait une petite rando de deux heures et demi vers une cascade. Pas mal de gens y séjournent. En général, les touristes mecs ont des cheveux longs et fument des pétards, les filles ont un percing, un pantalon hyper large + les cheveux tondues d’un côté (caricature du couple routard 68ards de 24 ans). Je pense qu’une nuit sur place est nécessaire pour pouvoir profiter de rando matinales.

La Ciudad Perdida… Rhalala, j’ai hésité… 850 000 pesos quand même (250 euros) pour 4-5 jours de treks. Allez, faut faire des choix. Je fais l’impasse. Après tout, des treks, j’en ferai d’autres. D’ailleurs, j’ai un plan dans un coin de la tête.

TAYRONA

Du coup, direction El Parque de Tayrona. C’est l’incontournable local. C’est là où la forêt tropicale des montagnes de la Sierra Nevada de Santa Marta se jette littéralement dans la mer. Ca a été une région très hostile pour les conquistadores espagnols. S’il existe encore beaucoup de populations indigènes dans les montagnes, c’est car ils ont résisté… et bien résisté car elles sont encore là. Tayrona, c’est un parque protégé, avec des plages de Robinson Crusoé. A l’entrée, je fait la connaissance de Kelly, une française d’Alberville et de son marie argentin Gustavo. On passera la première journée ensemble. Le principe est assez simple. Il y a trois campings dans le parc, il faut en choisir un. Nous, on n’aura le choix qu’entre deux car le plus convoité est plein… et c’est sans regret que nous resterons dans le premier camping… celui où personne ne va… plus d’un kilomètre de plage bordé de cocotiers pour nous. OK, la baignade est interdite, mais les vagues n’étaient pas si impressionnantes. Le soir… c’est dodo dans le hamac avec moustiquaire… ce qui n’a pas empêcher les moustiques de s’organiser un repas de noce entre mes pieds et mes chevilles. Allez, j’avoue, cette première nuit en hamac… je n’ai pas dormi beaucoup. Mais je m’en fous, je suis au paradis.

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Forcément, le lendemain, le premier à l’entrée du parc… c’était bibi !!! Et comme j’étais à contre sens des autres touristes, j’ai pu faire ma ballade entre plages et forêts, au milieu des singes Titi, tout seul, sans un bruit. Durant la première heure et demi, je n’ai croisé personne. Forcément, lorsque deux heures et demi après, je suis arrivé à San Juan Cabo, l’endroit où tout le monde se masse…. j’ai vu un concentré de touriste qui se dorait la pilule, tous sur la même plage (et pourtant, il y avait des plages déserte à 5 minutes). Qu’il est beau ce parc !

Tient, il y a une deuxième entrée, avec un chemin qui semble traverser la forêt et un pueblito (un village indigène). Sur la carte, ça a l’air rapide… Euh… en fait 2 heures de montée en escaladant des pierres énormes… sous 35 degrés, en ayant prévu pas suffisamment d’eau. J’ai galéré pour arriver à ce petit village. C’est drôle, comme à la Cité Perdu, il est construit avec des cercle en plateau. Ce n’est pas la même dimension, bien évidemment. Un indigène (quand j’utilise ce terme, il n’y a rien de péjoratif, au contraire) me vendra de l’eau (que j’ai payé un bras évidemment). Cette partie de rando dans la jungle est vraiment top. Il ne faut pas y monter simplement pour le village. Les quelques habitants ne cherchent absolument pas le contact. Après le village, je me dit que ça va descendre. Et ben non, ça continuer à monter… Et je commence à avoir enfiler un certains nombres de kilomètres. Je dois dire que j »impressionnais les quelques personnes que je croisaient (il y en a d’ailleurs très peu sur cette portion).

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Petit regret : je n’ai pas suffisamment préparé mon tour en amont. Idéalement, j’aurais du rentrer par l’entrée Calabazo assez tôt le matin (ca a été ma sortie). De cette entrée, il est possible d’aller vers la Playa Brava (peu de gens y vont…) et y passer une nuit en hamac ou camping. Le deuxième jour, reprendre la rando vers El Pueblito et redescendre vers Cabo San Juan ou vers Piscina, sortir vers l’entrée principale le troisième jour… Pour la prochaine fois !

Il faut simplement prendre le temps, trouver les endroits calmes et parfois circuler à contre-sens pour bénéficier de la tranquillité !

PALOMINO

La plage : elle n'est pas sale, simplement des feuilles qui viennent du fleuve
La plage : elle n’est pas sale, simplement des feuilles qui viennent du fleuve

Beaucoup s’arrêtent à Tayrona et reviennent ensuite à Santa Marta. Pour ma part, j’avais lu quelques blogs qui mentionnait le village de Palomino, à une petite heure de bus de Tayrona. J’ai donc récupéré mon sac à dos, que j’avais laissé pour les deux jours dans le parc au restaurant de l’entrée principale (service de consigne) et route vers Palomino. De prime abord, ça fait peur… on dirait un village de routiers avec commerces en enfilade. Mais c’est derrière tout ça que tout se passe. Palomino, c’est 2 à 3 kilomètres de plages paradisiaque, où la mer fait la même température que l’air, où les vendeurs de fruits vous prépareent jus frais ou coktails… Palomino, c’est aussi El Rio Palomino, qui descend directement de la Sierra Nevada de Santa Marta pour venir se jeter dans la mer des Caraïbes, avec l’activité phare : « la descente du fleuve sur chambre à air de roue de camion ». Très peu pour moi… J’ai déjà testé l’activité au Guatémala.

Vue sur le fleuve Palomino, avec en arrière plan la Sierra Nevada de Santa Marta, qui culmine à 5775 m

Dès le lendemain matin, je me lance dans ma course à Calixto. J’ai lu le nom de ce guide sur un blog, un seul blog ! Impossible de le retrouver sur internet sinon. J’ai bien trouvé un Facebook, mais pas de réponse. Mais Palomino, c’est petit, tout le monde se connaît. En moins d’une heure, j’ai réussi à trouver l’artiste. Car Calixto, c’est un personnage ! Il a 58 ans, il est originaire d’une communauté indigène du désert du Guajira, une autre partie de sa famille vient des montagnes de la Sierra Nevada. Il connaît les communautés indigènes des montagnes,il les respecte et parle leur langue. Et Calixto est respecté dans la montagne. On discute 10 minutes, il me montre ses recommandations, et c’est parti pour deux jours dans la Sierra Nevada à la rencontre des Coguis ! Une expérience super enrichissante ! Je vous laisse découvrir ici.

J’ai trouvé Calixto !

Deux jours après, 33 kilomètres de chemins sableux de la Montagne Sierra Nevada dans les pattes, j’ai apprécié de retrouvé Palomino et la tranquillité de ses plages pour mes derniers moments sur la côte caribéenne. Ce soir, je file pour Bogotà !

A Palomino : Hostel Coco Sankala, tenue par une française et son mari colombien. Les installations sont tops, bien intégrées à l’environnement. 

Il y a une pizzeria La Frontéra, à trois blocs de l’hôtel  en allant vers le village. Très bien !

Et pour ceux qui veulent découvrir Palomino, dépêchez-vous… ça construit et ça a déjà visiblement bien changer en 5 ans… Comment ça sera dans 5 ans ? 

 

 

Publié dans COLOMBIE

CARTAGENA DE INDIAS

Je ne sais pas pour vous mais ce nom de ville me fait rêver : Carthagène des Indes… On imagine plein de choses : des couleurs, de belles plages… Bref, un peu la ville paradisiaque, quoi… Carthagène a plein de belles choses à proposer, les touristes (y compris américains) ne s’y trompent pas d’ailleurs, mais avec les revers qui vont avec.

La Tour de l'Horloge
, un des édifices phare de la ville

En ce qui me concerne, le rêve a été quelque peu gâché par une arrivée tumultueuse ! L’avion de San José n’a pas pu décoller à temps, du coup j’ai raté ma correspondance au Panama (OK, ils m’ont filé une chambre 4 étoiles dont j’ai pu profité 5 heures à tout casser ?), je suis arrivé un jour plus tard sous une bonne douche caribéenne, mode saison des pluies. En plus, je suis arrivé dans un hostal qui était pas mal, mais où les gens n’étaient pas sympa… Y’a des jours comme ça… Bref, après une petite sieste c’est parti pour arpenter la vieille ville.

Vous voyez Saint Malo ? C’est un peu pareil… Ici aussi il y a eu des pirates, la ville est fortifiée et en pleine saison c’est bourré de touristes. En ce moment ça va, mais on se fait alpaguer à tous les coins de rue tout de même. Les magasins artisanales se développent avec de superbes choses (à des prix de fous également). En fait, ils ont bien raison : leur ville est simplement belle, avec de belles couleurs sur les maisons, c’est fleurie, s’ils ne savent pas que faire comme décoration, ils font une fresque murale relatant les aspects culturels du pays. Et je ne vous parlent pas des fruits. J’ai pris goût à la dégustation de jus en tout genre. Ici, on vous le presse sous les yeux pour rien. Vous préférez une glace, allez voir à côté, les glaces parfum Maracuya (fruits de la passion) sont à se taper le cul par terre. Le soir, ça s’anime, dans le coin de la place de l’horloge, y’a un p’tit bar à Salsa « dans son jus ». La TV, ce n’est pas pour les matchs de foot, mais pour retransmettre le concert qui fait chanter ou danser les clients du bar.

La ville se visite simplement, en déambulant dans les rues colorées, prenant des photos toutes les 30 secondes. Les commerçants sont à la coule, aiment discuter. Le soir, il y a des troupes de danse sur une petite place. Les mamas vendent leurs fruits. C’est un peu folklorique, avec la robe et le turban aux couleurs du drapeau de la Colombie, les bananes sur la tête… On repassera. J’ai également visiter le musée de l’Inquisition. Franchement, ça vaut le détour et ça rappelle les sombres moments de la colonisation, du poids de l’église et des royautés pour convertir les populations de manière brutale, aussi bien sûr de l’esclavage : Carthagène a été un des centres de traite des esclaves.  Aujourd’hui, c’est ce mélange culturel qui fait la richesse de la ville, mais il est bon de se rappeler par où les populations sont passées…

Pourtant, je ne vais pas vous cacher que Carthagène m’a vraiment gêner par un autre aspect. Déjà dans la journée, vous ne cesser de dire « no, gracias ». Le soir, c’est « vous voulez faire un tour de la ville ? » – No, gracias – « Vous voulez de la cocaïne ? » – No, gracias – Et avec un grand sourire « Vous voulez une prostituée ? » – No, gracias… En ce qui concerne les pages de Carthagène, passez votre chemin. Ce sont des entassages sur quelques mètres carrés en face d’immeubles. Un peu plus loin, elles sont superbes !

Du coup, j’ai fait le choix de changer d’hôtel. Je suis sorti des remparts et suis parti derrière le théâtre, autour de La Iglesia de la Trinidad. Ca reste le centre historique, mais avec beaucoup moins de gringos, de petits hôtel bien sympa (One Day’s hostal pour le mien, top), de petits bars et restaurants à la cool. Le dimanche soir, sortez votre short et basket et c’est zumba devant l’église avec tous les gens du quartier ! Enfin, le dernier jour, j’ai traversé le pont pour aller vers le château. Le prix de la foule, la température et la foule m’ont clairement rebuté. je me suis du coup baladé vers le nouveau port, avec la vue sur ces grands immeubles qui contrastent bien avec la vieille ville.

Bref, une très belle visite quand même ! Ah si la Caïpirinha Maracuya… une tuerie…